Arthur marche dans les couloirs du château. Bohort arrive alors en courant, fou de joie.
Bohort (hurlant) : Sire, Sire, Sire ! Une missive de la plus haute importance ! Ça vient de Rome !
Le roi grimace tellement Bohort hurle. Il lui fait signe de s’approcher de plus près.
Arthur (hurlant dans les oreilles de Bohort) : Merci !
Le roi prend la missive des mains de Bohort, puis s’en va.
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Générique
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Dans une salle du château, Arthur discute avec Père Blaise.
Arthur (contrarié, tenant la missive dans les mains) : Mais merde à la fin ! Qu’est-ce qui lui prend au pape de me prendre de haut, comme ça ?
Père Blaise : Sir, tous les autres royaumes ont déjà une cathédrale !
Arthur : On a cinq minutes, nan ? Alors qu’est-ce que ça veut dire ça : (le Roi se met à relire à voix haute la lettre) "Le Royaume de Bretagne sera considéré comme terre barbare jusqu’à ce qu’Arthur ait entamé les travaux d’une grande cathédrale". Enfin mais, y s’prend pour qui de m’parler comme ça !
Père Blaise : Ben pour le pape !
Arthur : Le pape !
Père Blaise : Sa sainteté a peut-être l’impression que vous y mettez de la mauvaise volonté !
Arthur : Peut-être ! Y se trouve que j’ai autre chose à foutre que de faire construire des baraques de 400 pieds de haut et qui vont me coûter la peau des fesses !
Père Blaise : Oui ben en attendant, on n’a pas le choix !
Arthur grimace.
Père Blaise (estomaqué) : Ben on va pas devenir une terre barbare non ?
Arthur hausse les épaules, et Père Blaise soupire.
Père Blaise : Pis, en plus, le problème c’est que les bâtisseurs de cathédrale, ça court pas la campagne ! Sur ce coup-là il nous faut un sacré spécialiste.
Arthur : Un sacré spécialiste ? Le premier trou-duc qui sait mettre trois pierres les unes sur les autres ça ira bien !
***
Venec a rejoint Arthur et Père Blaise.
Venec : Ah mais si vous voulez de la pierre, c’est pas le problème, moi je vous mets de la pierre. Par contre, j’préfère vous prévenir, c’est pas le même budget.
Père Blaise : Enfin, on construit plus les édifices religieux en bois ! Surtout pour un machin de cette taille !
Venec : Moi j’vous dis, c’est comme vous voulez ! Par contre c’est con ! Moi, par exemple, j’suis en affaire avec un pote germain qui tient une scierie, ben là c’est sûr, si on part sur du sapin, moi j’vous tiens un tarif aux oignons !
Arthur a l’air visiblement irrité.
Père Blaise : Sire ? Tout va bien ?
Arthur : Ouais, ouais. Dites donc Venec, vous en avez déjà construit combien des cathédrales ?
Venec : Ben disons que j’me lance, quoi !
Arthur : Ah ouais. Par ce que moi, la dernière fois que j’vous ai vu, vous faisiez quand même dans le commerce d’esclaves.
Venec : Mais j’fais toujours esclaves ! J’ai un dépôt-vente sur la côte ! Mais c’est complémentaire avec la cathédrale. Si j’ai un coup de bourre sur l’chantier, j’renforce mon équipe avec du chine toc ou du bouquaque, selon ce que j’ai en stock sur le moment, comme ça je suis jamais pris de court !
Père Blaise : Et les cathédrales en ce moment, ça tourne bien ?
Venec : J’le veux ! Tout le monde se fait bourrer le mou par les curetons, comme quoi si on n’a pas sa cathédrale, on n’est même pas civilisé !
Père Blaise s’étrangle en buvant son verre, suite à la phrase de Venec.
Père Blaise : C’est un peu plus compliqué que ça.
Arthur : Ben non, pas tellement ! Vous voulez relire la lettre de l’autre, là ?
Venec : Dites, on continue sur les détails ou on règle la question du pognon tout de suite ?
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Venec : Nan mais j’vais pas vous jouer d’la flute ! Pour tout ce qui est questions techniques, faut voir ça avec mon architecte égyptien !
Père Blaise : Votre architecte égyptien ?
Venec : Un vrai phénomène ! Y m’a coûté bonbon ! J’l’ai échangé contre trois gladiateurs à la foire de Glaston Beury !
Arthur : Bon alors à part l’pognon qu’est-ce qu’on doit voir avec vous exactement ?
Venec : Ben, tout ce qui est niveau de prestations, finissions, déco…
Père Blaise : Niveau prestation ?
Venec : Ben ouais ! Si vous voulez que ça ait de la gueule, faut définir un style, une ambiance ! Bon, par exemple : on peut faire genre sobre, avec des teintes unies, pierres apparentes ; ou alors on donne dans le plus chaud : tentures colorées, statues de gonzesses à poils…
Père Blaise (outré) : Sire !
Venec : Ben quoi ?
Père Blaise et Arthur dévisagent Venec.
Venec : Vous êtes pas emballés.
Arthur : Par quoi ? La pyramide en sapin aménagée en maison de passe ? C’est surtout le pape qui risque de pas être emballé !
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Générique
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Venec : Non mais, eh ! Deux trois sacs de bijoux sous la table, et boum ! Y vous péteras plus les bonbons votre pape !
Père Blaise : C’est vrai qu’on dit qu’il est pas insensible aux p’tits cadeaux !
Arthur : C’est sûr, ce serait un moyen de contourner le problème. Seulement pour ça faut du cash…
Père Blaise : Ouais, et niveau liquidité, on a connu meilleur.
Venec en voix off : J’vous ai déjà dit que j’prête du pognon à des taux vraiment pas dégueulasse ?
Rédigé par Aelis pour Kaamelott Hypnoseries