Séli et Léodagan sont au lit.
Léodagan : Qu’est-ce qui vous ont dit exactement ?
Séli (énervée) : Ben ils m’ont traité de tous les noms !
Léodagan : Pff… Vous en avez reconnu un ou deux ?
Séli : Oh ! Ben c’était des pecnots, quoi ! Ils étaient sales !
Léodagan (levant les yeux au ciel) : Bon ben s’ils ont fait qu’insulter, encore…
Séli : Mais qu’est-ce qui leur prend ?
Léodagan : Ben ils se plaignent euh… Comme quoi ils sont exploités.
Séli : C’est pas vrai ?
Léodagan : Si ! Mais c’est bizarre, par ce qu’y sont pas censés s’en rendre compte de ça.
***
Générique
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Léodagan vient parler à Arthur alors que celui-ci prend son bain.
Léodagan : Vous voulez vraiment pas bouger ?
Arthur : Non, je suis désolé, je suis dans mon bain démerdez-vous !
Léodagan : Y sont 6 ou 8 à tout casser ! D’ailleurs y vont tout casser.
Arthur (ironique) : 6 ou 8 ? Ca va peut-être aller comme révolte paysanne, non ? Vous pensez pouvoir vous en sortir ?
Léodagan : Moi j’peux toujours m’en sortir ; mais j’vais les faire charcuter par la garde.
Arthur : Oh, bravo !
Léodagan (énervé) : Si c’est moi qui fais, c’est moi qui fais !
Arthur : Qu’est-ce qui veulent ?
Léodagan : Vous voir !
Arthur (fâché) : Me voir pour quoi faire ?
Léodagan : Y sont pas assez considéré… Je sais pas, moi.
Arthur : Pas assez considéré ? Qu’est-ce ça veut dire, ça ?
Léodagan : Mais rien, c’est des machins d’gonzesses ! Ma femme arrête pas de m’le dire, tiens ! Que j’pourrais plus la considérer ! Seulement moi, comme j’sais toujours pas c’que ça veut dire, ben ça risque pas d’avancer c’te histoire.
Arthur : Bon ben qu’est-ce qu’on fait alors ?
Léodagan : Comme avec ma femme ! On y va, on écoute, et on attend qu’ça passe. Toute façon dans deux mois, ça recommence.
***
Dans la salle des doléances, Guethenoc, en tête de la révolte, menace Arthur et Léodagan.
Guethenoc (en colère) : Ah ben c’est sûr, y’a plus rien à bouffer, d’un seul coup on est reçu !
Arthur : Qu’est-ce que vous m’racontez ? J’ai jamais refusé de vous recevoir !
Guethenoc : Ah non, ah non non ! Vous m’recevez, Sir ! Mais c’que vous dit, tout le monde s’en tamponne ! Je gueule, je gueule, j’pourrais gueuler dans le cul d’un poney, qu’ce serait pareil !
Arthur : Bon, allez-y, magniez-vous, c’est quoi le problème, exactement !
Guethenoc : Le problème, c’est qu’la condition paysanne, vous en avez rien à cirer !
Arthur (offusqué) : Mais c’est faux !
Léodagan : C’est faux, pff…
Arthur (à Léodagan) : Quoi, qu’est-ce qui a ?
Léodagan (à Guethenoc) : Nan, mais vous voulez dire : à titre individuel ou le gouvernement ?
Guethenoc : Ben j’en sais rien, moi ! C’est bien pareil ?
Léodagan : Ah ben non ! Parce que moi, personnellement, la condition paysanne, j’me la taille en biseau, vous voyez…
Guethenoc (hors de lui) : Quoi ? C’est une honte ! (levant le poing, tout en regardant les autres paysans et hurlant) : Révolte !!!
Les paysans se mettent à crier, et Guethenoc donne un coup de corne.
Arthur : Mais qu’est-ce que vous foutez beau-père !
Léodagan : Ben j’parlemente !
Arthur : Ben vous êtes un as !
Léodagan (aux paysans) : Pour en venir au fait : par contre, au gouvernement, on écoute vos revendications. (à Arthur) Voilà, c’est tout. C’est une manière un peu décalée de…
Guethenoc : Et comment vous expliquez le fait que jamais rien s’améliore ?
Léodagan : On n’a pas que ça à foutre !
Guethenoc : Quoi ? Révolte !!! On va tout cramer ! Faudra pas vous demander d’où ça vient !
Léodagan : Je vais vous coller la garde aux miches ! Vous verrez qu’la récolte, elle va se faire vite fait !
Arthur (discrètement, à son beau-père) : J’vais parlementer un peu tout seul, là.
***
Guethenoc : Sous prétexte qu’on doit nourrir le bourgeois, on travaille 20 heures par jour ! On passe notre vie à se geler les meules ! Les pieds dans la bouse du matin au soir ! A force de trimballer des machins, on se trouve à 25 ans déjà à moitié déglingué ! On y gagne quoi ?
Léodagan (agressif) : Mon pied dans les noix !
Arthur : Mais beau-père, fermez-là !
Guethenoc : Révolte !!!
Arthur : Si ! Vous y gagnez la protection.
Guethenoc : La protection ? C’est quoi cette nouveauté ?
Arthur : On a subi 16 tentatives d’invasions l’année dernière, seize. Vous avez rien vu ?
Guethenoc : Ben on l’a plus ou moins su.
Arthur : Non mais, attention. Personne a fait cramer vos fermes ! Saccagé vos plantations, pillé vos maisons !
Guethenoc : Pas qu’je sache.
Arthur : Et ben voilà. Vous fournissez la bouffe, et du coup, vous restez en vie.
Léodagan (à Arthur, discrètement) : Moi quand j’parlemente, au moins c’est pas vicelard.
Guethenoc (vers ses confrères) : Bon ben… révolte.
Tous se mettent à hurler, mais quand Guethenoc veut souffler dans sa corne, celle-ci ne fonctionne plus très bien.
Guethenoc (tout en tapant sur sa corne) : Ah ?
***
Générique
***
Arthur est désormais seul avec Léodagan.
Léodagan : C’est marrant, ça vous ressemble pas ça.
Arthur : Quoi encore !
Léodagan : Obtenir quelque chose des gens en leur collant les miquettes.
Arthur : Pff… Qu’est-ce que vous en savez de c’qui me ressemble ?
Léodagan : Oh mais, d’habitude, vous gouvernez un peu à la tantouse quand même. Du genre : oui, j’comprends, j’suis moderne… Hein ?
Arthur : J’sais pas. (En voix off) C’est parce que j’ai la dalle j’crois.
Rédigé par Aelis pour Kaamelott Hypnoseries